Je me souviens d’un soir de comité où nous avons évoqué l’idée de participer aux 5 jours. Une idée lancée comme ça pour voir l’avis de chacun. Tout le monde autour de la table est favorable à tenter le coup. Donc je pars en discuter avec Hubert Telfser, le président du cercle de la voile de Vidy. Il accueille notre proposition avec beaucoup d’intérêt. C’est presque trop facile! L’Aspro fait de la communication (nous sommes déjà en décembre 2022) et nous espérons créer l’envie de participer à cette course mythique.
Photo © Yves Ryncki
du 23 au 27 juillet 2023
Je me souviens de la préparation du projet avec Yan Perret-Gentil, mon équipier de (presque) toujours. L’enthousiasme est grand. On pense à plein de petites mises au point pour la navigation en duo. On imagine beaucoup de situations qui dans les faits ,ne se produiront pas. On passe des fins de soirées à imaginer comment va se dérouler la course avec nos adversaires Maurice, Jenifer, Léa et Cédric. Tout le monde a ses propres craintes et doutes, mais tout le monde montre une excitation légitime avant de prendre le départ d’une si longue course.
Je me souviens de la minutieuse préparation des repas dans ma cuisine que finalement nous ne mangerons pratiquement pas, faute de temps et de moments calmes.
Me reviennent en mémoire quelques séquences sublimes.
Remontée au près dans 20 nœuds de vent, entre Vidy et Genève pendant toute la nuit, avec Yan qui dort au fond du bateau. Descentes sous spi entre Genève et le Bouveret, littéralement à fond. On avait l’impression que naviguer à deux dans la brise sous spi est facile (ce n’est pas le cas en réalité!). Fins de nuit à serrer les dents pour ne pas s’endormir à la barre et laisser à Yan assez de temps de sommeil. La tension nerveuse lorsque les orages s’approchent de nuit et que l’on sait que ça va être chaud dans les heures à venir. Le soulagement lorsque tout s’est bien passé dans les grains. Les interminables dernières heures lorsque tout est joué pour le classement et que l’on a le tournis à force de faire Vidy-St-Prex. La libération lors du passage de la ligne d’arrivée. Attendre tous les autres bateaux pour les féliciter. Le plaisir de la première gorgée de bière et de toutes les autres. Les rigolades à se raconter nos aventures avec tous les autres concurrents.
Je ne peux que vous conseiller à tous, de faire cette expérience au moins une fois dans votre vie. Le GS est un bateau parfaitement adapté à ce type de régate. Particulièrement fiable et raisonnablement confortable.
Borter Bernard pour Little Nemo 2