Cela faisait quelques jours que l’on scrutait la météo. Pour une fois depuis longtemps, il semble que nous allons avoir du vent d’ouest et plutôt appuyé. On évite donc le classique schéma sortie du petit lac en séchard. Bon le Léman reste le Léman et le vent va quand même se faire capricieux.
7 juin 2025, Genève-Rolle-Genève
Dans la phase de départ il y a donc environ 15 nœuds et nous décidons de partir au spi symétrique en tribord amure. Presque tout le monde a le même concept. Nous sommes un peu trop sur la droite de la ligne et nous sommes bloqués par de nombreux bateaux. La plupart pensent qu’en lofant tribord ils vont passer. Ce n’est évidemment pas le cas et certain finissent par longer la ligne. Tellement absurde que nous décidons de freiner pour empanner en bâbord amure pour passer derrière et ainsi viser le but.
Le choix est très efficace. Nous trouvons rapidement une ligne claire et nous laissons glisser droit sur Rolle. Morpho et surtout Sarita sont mieux partis. Sarita a pris le risque payant de partir bâbord depuis le côté droite de la ligne. Gentiment la flotte s’étale et nous avons un peu de place pour tactiquer. Le vent molli déjà et c’est meilleur le long de la côte française. Le vent refuse également. Nous essayons de bien travailler chaque petite risée. On se concentre sur la barre et les réglages.Tout va bien, nous sommes dans le groupe de tête avec Sarita, Apsara, Morpho, Isis et Flash.
Nous décidons alors de garder un peu la gauche et visons la pointe de la Promenthoux. C’est plutôt bon au début, mais sur la durée les bateaux qui ont plus visé le but (Sarita et Apsara) nous distancient. Nous passons donc 3ème à Rolle avec un retard assez important. Il va falloir cravacher. Surtout que le vent est maintenant très léger. Le modèle météo annonçant du Joran, nous décidons de garder la côte suisse. Après quelques minutes au près nous touchons les premières risées de Joran. Nous virons directement en tribord et nous visons directement la pointe à la bise. Ça fonce à 8 nœuds environ. Nous avons de la chance car cette transition s’est déroulée dans un parfait timing pour nous. Sarita et Apsara ayant touché le Joran bien après nous, nous avons réussi à nous recaler devant eux. A priori la fin de la course pourrait être simple. Si le joran tient, on va tout droit jusqu’à Genève.
Évidemment le Léman reste le Léman, et arrivés vers Hermance le Joran tombe complétement. Toute la meute des GS revient sur nous. Il y en a de tous les côtés. Morpho et Sarita juste derrière nous, Big Valhalla et Isis légèrement plus côte française que nous, et Flash qui revient mi-lac. Il revient tellement bien qu’il nous passe même légèrement devant. Cela fait environ 2 heures que nous n’avons plus de vent. Nous essayons simplement de maximiser notre gain sur la route et de rester entre nos adversaires et l’arrivée.
Finalement nous touchons une petite risée depuis la côte française. Elle nous permet de hisser le spi asymétrique et nous glissons un peu vers le large. Personnellement je ne suis pas très fan de raser la pointe à la bise. Quelques mauvaises expériences dans ce coin. Après quelques minutes sous spi, le vent refuse et nous passons au près dans un vent qui vient directement de la ligne d’arrivée. Il nous reste à contrôler Sarita et Isis qui ont bien négocié ce passage également. Les autres sont restés sur place à la pointe à la bise.
C’est plaisant de finir de jour la GRG. Ça ne m’est pas arrivé très souvent et on apprécie de ranger soigneusement le bateau pour que tout soit prêt pour le Bol d’or de la semaine prochaine. Nous pouvons également profiter de manger et boire au YCG en regardant les autres terminer.
Bravo à tout mon équipage qui ne lâche jamais rien. Félicitation à Dionys en particulier pour qui c’était le premier GRG.
Merci à tous nos adversaires et au comité d’organisation pour cette belle régate.
On se retrouve au Bol d’or.
Borter Bernard pour Little Nemo 2